Quand ils m’ont sorti du camp, ils ont dit qu’ils me libéraient. Depuis, je revois chaque détail.
La crasse. Le froid. La faim. Le pavé sanglant que je tiens à la main. L’adolescent à mes pieds, le crâne éclaté. Ses doigts que j’écarte pour m’emparer du butin, un quignon de pain moisi pour lequel je l’ai tué. Mon fils mourant à qui je le donne, dans l’espoir de lui redonner des forces. L’intoxication alimentaire qui l’emporte trois jours plus tard. Les éclats de rire des officiers Nazis quand ils apprennent la nouvelle.
J’aimerais que ça s’arrête. Impossible. Je ne serai jamais plus libre.
Mon esprit est une prison dont je n’ai pas la clef.
Date d’écriture: 2022
Pour commencer l’année dans la joie et la bonne humeur… 🙂 Plus sérieusement, bonne année à tous – puissent vos prisons mentales contenir plus de joie que celle de mon narrateur !
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