Je vis dans une prison de temps. Je suis paraplégique depuis mes dix-huit ans. Mon esprit est intact, mais mon corps ne retranscrit pas ses signaux en actions. Et pour cause, le contact électrique s’est rompu quelque part le long de ma colonne vertébrale. Impossible de communiquer, de prendre de décision, d’exister. Impossible, aussi, de décider de m’extraire de cette existence. Je ne peux qu’attendre. Attendre la mort.
Ce qui me reste d’intégrité physique n’a rien d’une bénédiction. C’est ma prison.
Date d’écriture: 2020