Je vis dans une prison de temps. Depuis le traumatisme crânien consécutif à mon accident, je me trouve incapable d’évaluer le temps qui passe. Les jours défilent sans avoir de prise sur moi. Impossible de me rendre au moindre rendez-vous sans assistance. Bien sûr, j’ai une montre, mais il peut aussi bien s’écouler trois secondes que trois jours avant que je ne la consulte. Les thérapeutes m’ont conseillé de profiter de mon état tant qu’il dure. Mon cerveau, disent-ils, se reconstituera probablement. Quand je pourrai m’extraire de mon handicap, c’est un mystère. En attendant ce jour, carpe diem. Tu parles.
La vie au jour le jour n’a rien d’une bénédiction. Elle est ma prison.
Date d’écriture: 2020