Le piège

L’insecte voletait de ci de là en quête de nourriture. De temps à autre, quelque fleur au parfum délicat attirait son attention. Il s’arrêtait alors, la butinait quelques instants et repartait. Jusqu’au jour où ses récepteurs olfactifs s’emballèrent : jamais il n’avait senti une odeur si suave, si excitante.

Il remonta la piste en un éclair ; quand il parvint à la fleur qui dégageait un parfum si capiteux, ses yeux à facettes s’embrasèrent d’un kaléidoscope de couleurs chatoyantes. Il se jeta dans la corolle et goûta. Des sensations nouvelles, exquises, affluèrent aussitôt de son système nerveux. Il y avait plus encore de nectar plus profondément dans la corolle, et l’insecte s’y enfonça sans hésiter.

La lumière décrut comme la corolle se refermait, mais l’insecte n’y accorda aucune attention. Il mourut noyé dans le nectar, au plus profond de la plante carnivore. Heureux.

 

Date d’écriture: 2014

Une réflexion au sujet de « Le piège »

Laisser un commentaire